Avant-propos : cet article a été réalisé dans le cadre du Challenge Data #6, une semaine de défi autour de la donnée, organisée par Datactivist pour les 4e années de Sciences Po St Germain en Laye en décembre 2023. Celui-ci a été réalisé en 5 jours (ce qui peut expliquer, dans certains cas, le manque de réponse de la part de certains acteurs mentionnés dans l’article). Pour en savoir plus sur la méthodologie mise à disposition des étudiants, vous pouvez y accéder via ce lien.
En septembre 2022, la Première Ministre Elisabeth Borne a lancé le Plan vélo et marche 2023-2027 de 2 milliards d’euros afin d’intégrer définitivement le vélo dans la vie quotidienne des français (1). Le Plan Vélo représente un progrès significatif dans la promotion du vélo à l'échelle nationale. Historiquement, ce sujet a été principalement abordé au sein des grandes villes européennes dans les années 1970, mais pas à un niveau national. Cette initiative fait suite aux préoccupations croissantes des citoyens et des associations sur les nuisances sonores et la pollution de l'air causées par l'utilisation généralisée des voitures (2).
Cet article se focalise sur le territoire du Grand Besançon Métropole. Cette communauté urbaine a pour volonté d’accroitre le système vélo tout en conciliant les intérêts des automobilistes. Comme l’a affirmé la conseillère municipale déléguée à la voirie de Besançon, Marie Zehaf, dans notre interview : “Il y a un réel tiraillement entre les automobilistes, la volonté d’être plus écologique et favoriser les infrastructures cyclables, limitant la pratique et l’usage de la voiture.”(3) Cette volonté d’accroître le système vélo est analysée par le chercheur Thomas Buhler dans son article scientifique publié en 2022 “Beyond “good” and “bad” cyclists. On compensation effects between risk taking, safety equipment and secondary tasks” dans la revue Journal of Transport and Health. Il y observe une hausse des déplacements en vélo 31% depuis le premier confinement (4). L'augmentation de l'usage du vélo soulève inévitablement des préoccupations concernant la qualité des infrastructures cyclables et la sécurité routière. Cet article examine en détail les relations de cause à effet potentielles entre la qualité des infrastructures dédiées aux vélos et la fréquence des accidents de vélo.
Depuis 2017, la Fédération Française des Usagers de la Bicyclette (FUB) mène une enquête nationale pour comprendre le degré de satisfaction des cyclistes concernant leur expérience à vélo. Cette enquête vise à identifier les besoins des cyclistes et les moyens d'améliorer les conditions de cyclisme (5). Nous avons analysé les résultats de l’enquête menée à Besançon.
Nous remarquons, à travers les critères mentionnés ci-dessus, que la satisfaction des cyclistes bisontins est modérée. L'enquête, débutée en 2017 pendant le mandat de Jean-Louis Fousseret, maire issu du Parti Socialiste, a révélé une diminution de la satisfaction des citoyens. Toutefois, depuis l'élection d'Anne Vignot en 2020, représentante des Écologistes (EELV), nous observons une hausse des niveaux de satisfaction. Marie Zehaf, conseillère municipale de Besançon, indique en effet que la Métropole du Grand Besançon investit désormais trois millions d'euros par an dans les infrastructures cyclables, soit le triple du montant dépensé sous l'administration PS précédente. Cela suggère que des efforts ont été faits par le parti EELV pour rendre la ville plus accueillante pour les vélos, mais il reste encore des améliorations à apporter.
Définitions (6) :